Origines, enfances

En présence d’Alain Bergala

Alain Bergala a largement suivi « Godard au travail », une relation d’estime réciproque lui qui permit d’être au plus proches des projets, de leur fabrication en se rendant sur les tournages de ses films pour les Cahiers du cinéma. Il a dirigé l’ouvrage en deux tomes Godard par Godard (1985 et 1998), est aussi l’auteur de Nul mieux que Godard (1999) et Godard au travail, les années 1960 (2006).

Une programmation en association avec les Collections nouveaux médias du Musée national d’art moderne et le rendez-vous mensuel « Vidéo et après »

L’œuvre de Jean-Luc Godard est d’essence contestataire, et l’on ne parle pas ici que de sa dimension politique. Il a fait du cinéma en ne cessant de le contester, de le secouer en tous sens comme personne, en transgressant toutes les règles et frontières – bien évidemment celles entre la fiction et le documentaire, mais aussi entre cinéma, vidéo et télévision. De cette contestation rageuse sont nées des formes singulières, fondamentalement godardiennes : les expérimentations vidéo et télévisuelles ; les évocations du cheminement créatif ; les autoportraits, en solitaire ou en couple ; les essais et méditations. Cette programmation se présente comme un hommage à ce génie, cette extraordinaire énergie de création.

France tour détour deux enfants – Premier mouvement (Obscur/Chimie)

de Jean-Luc Godard, Anne-Marie Miéville
00h26min, France, 1978

Quand la télévision publique demande à Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville d’adapter Le Tour de la France de deux enfants, ouvrage édifiant écrit sous le pseudonyme de Giordano Bruno paru en 1877, ils répondent, en douze épisodes, par l’observation de la journée de deux enfants d’une dizaine d’années, un petit garçon et une petite fille, les interrogeant et s’interrogeant sur la réalité, sur les mots, sur les images, et aussi sur la télévision.

Dans ce premier épisode, Camille est chez elle, dans sa chambre avant le coucher. Le journaliste la questionne sur le jour et la nuit, l’existence, l’image, le travail ménager, l’obscurité et la lumière.

Film issu des collections nouveaux médias du Musée national d’art moderne

France tour détour deux enfants – Deuxième mouvement (Lumière/Physique)

de Jean-Luc Godard, Anne-Marie Miéville
00h26min, France, 1978

Arnaud est dans la rue, à contre-jour. Le journaliste l’interroge sur la lumière, la clarté, sur ce qu’on peut éclairer et tirer au clair.

Film issu des collections nouveaux médias du Musée national d’art moderne

JLG/JLG. Autoportrait de décembre

de Jean-Luc Godard
00h55min, France, 1995

[…] On peut entendre la double ou triple voix de Godard dans le film, une voix de saint et une voix de démon, une voix d’enfant et une voix d’adulte, ou, pourquoi, pas, de vieillard, une voix intérieure et une voix du dehors. Il y a Jeannot, et cet imbécile de JLG, un Godard qui se cache et un Godard qui se révèle. (Thierry Jousse, Cahiers du cinéma, 1995)