Projection

Prix Scam – Charles Brabant • Jean-Pierre Thorn

Appartient au cycle : Séances spéciales (hiver 2024)

© Hervé Véronèse

Le 08/02/2024
à 20h00

Cinéma 2

Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004 Paris

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Plein tarif 5 € / Tarif réduit 3 €

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Public visé :

Tout public

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Événement initialement prévu le 19 octobre 2023.

En présence de Jean-Piere Thorn et de Nicole Brenez (historienne et théoricienne du cinéma, spécialiste des cinématographies d’avant-garde).

Gaël Faye, “Irruption”

de Raphaël Lévy
00h03min, France, 2017

« On ne laissera personne parler au nom de nos espoirs. » (Gaël Faye)

L’Âcre parfum des immortelles

de Jean-Pierre Thorn
01h19min, France, 2019

Jean-Pierre Thorn remonte le fil de sa vie pour retrouver les figures rebelles qui ont peuplé ses films : des ouvriers en lutte des années 70 jusqu’à leurs enfants du mouvement hip-hop… et aujourd’hui les gilets jaunes d’un rondpoint à Montabon. Une fresque lumineuse qui prolonge et répond aux lettres de son amante disparue et montrent combien la rage de Mai est plus que jamais vivante.

Programme

Lauréat du Prix Charles Brabant 2023 décerné par la Scam pour l’ensemble de son œuvre.

Le Prix Charles Brabant consacre un parcours singulier, un talent et une exigence créatrice ayant su imposer durablement son empreinte sur la création documentaire. Il récompense cette année le travail de Jean-Pierre Thorn.

En Mai 68, le cinéaste Jean-Pierre Thorn s’engage artistiquement et personnellement dans la lutte ouvrière et syndicale avec son premier long métrage Oser lutter, oser vaincre au cœur de l’usine Renault Flins occupée. Établi ensuite huit ans comme ouvrier O.S. dans la métallurgie parisienne, il revient en 1979 avec un film rare, témoignage de son expérience ouvrière, Le Dos au mur

En 1990, il signe son premier long métrage de fiction Je t’ai dans la peau à partir du journal intime d’une dirigeante syndicale féministe lyonnaise qui se donne la mort, après l’exclusion de ses responsabilités (sélectionné à la Berlinale et au Festival de Cannes puis sorti au cinéma au début des années 90).

Jean-Pierre Thorn découvre ensuite la révolte des enfants de ses compagnons d’usine, engagés dans la culture hip-hop. Il embrasse leur cause pour crier avec eux “J’existe !” à la face d’une société qui les relègue dans des ghettos urbains : Génération hip-hop ou le mouv’ des zup, Faire kiffer les anges (Prix Mitrani FIPA 97), On n’est pas des marques de vélo (sélection “Nuovi Territori” à la 60e Mostra de Venise), Allez Yallah ! et 93 la belle rebelle poursuivent ses combats.

Son dernier film L’Âcre Parfum des immortelles (2019) remonte le fil de sa vie pour retrouver les figures rebelles qui ont peuplé ses films : des ouvriers en lutte des années 70 jusqu’à leurs enfants du mouv’ hip-hop… et aujourd’hui les gilets jaunes d’un rond-point à Montabon (Sarthe). Ensemble, ils composent une fresque lumineuse qui prolonge et répond aux lettres de son amante disparue au lendemain de 68, et montrent combien la rage de Mai est plus que jamais vivante […].

En 2023, il est lauréat du Prix Charles Brabant de la Scam.

Il y a une vingtaine d’années… il y avait un film d’ultra-gauche qui circulait. Et malgré l’affection qu’on portait à l’époque pour beaucoup de thèses politiques énoncées dans les films gauchistes, on trouvait en général ces films absolument imbuvables… sauf un ou deux, et sauf celui-là. Il s’appelait Oser lutter, oser vaincre… On se disait : là, ça bouge, ça existe, ça respire, on sent quelque chose, on sent quelqu’un. Et c’est petit à petit que le nom du responsable de ce film, Jean-Pierre Thorn, a fini par émerger, jusqu’à ce qu’il émerge carrément.” (Serge Daney, Microfilms, 1990)

Publié le 08/12/2023 - CC BY-SA 4.0