Projection

Adieu Sauvage

de Sergio Guataquira Sarmiento
01h32min, Belgique, France, 2023, vostfr

Appartient au cycle : Les yeux doc à midi • Voyage, voyages

© Fox the fox productions

Le 14/03/2025
à 12h00

Centre Wallonie Bruxelles

46 rue Quincampoix
75004 Paris

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Entrée libre, sans réservation, dans la limite des places disponibles
Public visé :

Tout public

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Les 4 dernières séances de la saison sont consacrées aux films en compétition pour le Prix du public Les yeux doc 2025.

Ce prix valorise et soutient la diffusion de films documentaires créatifs dans les bibliothèques. Pour fêter les 5 ans du prix, la sélection ne comporte que des premiers films, afin de mettre en lumière des talents émergents. Ces 4 films seront projetés en mars et avril au Centre Wallonie Bruxelles.

À l’issue des séances, les spectateurs pourront participer au prix en donnant une appréciation au(x) film(s) qu’ils auront vu(s).

Le réalisateur Sergio Guataquira Sarmiento retourne en Colombie pour réaliser un film sur une épidémie de suicides dans les communautés amérindiennes. C’est l’occasion pour lui de renouer avec ses racines oubliées.

On connaît les risques de l’exil : en quittant son pays, on se condamne à ne plus adhérer ni à sa culture d’origine, ni à sa terre d’accueil, à vivre éternellement dans un entre-deux. Sergio Guataquira Sarmiento réinvestit la question en la liant à un exil statique et intérieur : les peuples indigènes de Colombie, comme ceux des autres pays d’Amérique du Sud, n’ont pas eu à quitter leur contrée pour vivre cette expérience douloureuse, seulement à se voir encercler par une civilisation qui a exploité leurs ressources et créé autour d’eux un nouvel ailleurs.

Dans la jungle du Vaupés, Sergio, venu de Belgique où il vit depuis des années, rencontre Laureano, membre du peuple cacua qui parle aussi l’espagnol et se propose de l’accueillir dans son village. Paradoxe : son nom à consonance indigène avait valu à Sergio les brimades de ses camarades de classe, mais ici, il est vu comme un Blanc.Auprès de ces familles vivant de façon autosuffisante, sa présence est superfétatoire. Tout au plus peut-il apporter à ses hôtes un mot absent de leur vocabulaire : « nostalgie ».

Ce sentiment doux-amer présent d’emblée dans les mots de Sergio, pleins d’autodérision, comme dans les délicates nuances de gris de la photographie, finit par étreindre le film tout entier. Mais avant de repartir pour son exil éternel, Sergio aura au moins pu échanger avec Laureano comme on ne le fait qu’avec un ami, en observant la cime des arbres depuis une montagne, avant que les contours de ce paysage immémorial soient engloutis par le soleil couchant. (Olivia Cooper-Hadjian)

Publié le 19/12/2024 - CC BY-SA 4.0

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