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Tout public
J’ai passé six mois en Guinée (Conakry), entre février et juillet 1986 ; j’y ai tourné, seule, en super 8, des éléments de la vie des gens et des fragments de la mienne. (F.P.)
L’Escale de Guinée est un film de pure solitude (elle l’a tourné seule, munie d’une petite caméra qui n’enregistre pas le son), une bouteille à la mer ayant réchappé à plus d’un engloutissement (utopies de Mai et du cinéma moderne). Le poème en prose d’une étrangeté de soi jamais mieux éprouvée qu’à l’étranger. Un film qui, l’air de rien, une heure et même moins, détruit sans volontarisme aucun l’idée même de reportage touristique. L’exercice de déterritorialisation mène au plus grand dépaysement. La caméra-stylo chère à Alexandre Astruc y trouve des développements originaux en se distribuant de part et d’autre de la bande-image (des plans fugitifs, impressions collectées et choses vues) et de la bande-son (une narration qui se refuse au commentaire en ayant été enregistrée après coup, notes écrites et lues dans une langue littéraire et dites avec une voix dont le grain est unique et la musicalité, hypnotique).
Franz Biberkopf(Des nouvelles du front, https://nouvellesdufront.jimdofree.com/)
Publié le 08/03/2023
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