Cycle
Appartient au cycle : La cinémathèque du documentaire à la Bpi
Si la Bulgarie m'était contée
du 05/04/2025
au 25/05/2025
« Je viens de 2400 kilomètres d’ici, de 1300 kilomètres de Téhéran, de 15 kilomètres de Traun, de 750 kilomètres d’Athènes et de 200 kilomètres de Koprivshtitza, tu connais ? » – Elitza Gueorguieva, L’Odyssée des filles de l’Est
Cette année, la Bulgarie, après une longue attente, entre enfin pleinement dans une Europe de la libre circulation des personnes. Entre les rives de la mer Noire et le Grand Balkan, ce pays tout à l’Est abrite une riche diversité culturelle, pluralité qui se reflète dans le cinéma documentaire réalisé sur son territoire. Ce cinéma ne s’unit pas dans un même mouvement, dans une seule école, mais propose un archipel de gestes.
En huit films sélectionnés par l’Institut culturel bulgare grâce à Ralitsa Assenova, guide précieuse et éclairée, Si la Bulgarie m’était contée offre un tour d’horizon de la création documentaire contemporaine. Cet ensemble dresse le portrait, en quelques traits, mais tout en nuance, d’un pays à la mémoire complexe, tissée d’archives et de légendes, un pays qui se fraie un chemin, entre les rêves et les ombres.
L’espoir et l’absurde se mêlent pour offrir des récits et des formes d’une grande vitalité : le cinéma est là pour accompagner les mouvements et les possibles dans cette longue transition qui suit la dislocation du Bloc de l’Est et l’entrée dans l’Union européenne.
Depuis la chute du Mur, certain·e·s ont quitté leur pays, mais toute une génération de cinéastes bulgares établie à l’étranger y retourne et y tourne, comme Eliza Petkova, Ilian Metev, Elitza Gueorguieva et Bojina Panayotova.
Grâce aux films, on rencontre surtout celles et ceux qui sont resté·e·s, des personnes qui tentent, avec inventivité, de trouver des modèles économiques pour faire tenir des lieux de vie et de soins (Georges et les papillons d’Andrey Paounov, 2004), des communautés qui misent sur l’éducation avec conviction pour que les prochaines générations puissent sortir d’une réalité précaire (Cambridge d’Eldora Traykova, 2015), des habitant·e·s qui cherchent à maintenir le lien social dans un village reculé menacé par le déclin démographique (Maire Berger Veuve Dragon d’Eliza Petkova, 2021). On rencontre des protagonistes hauts en couleurs et volontaires, aux trajectoires parfois douloureuses, des personnes qui œuvrent avec courage, humanité et dépassement, en maintenant le cap à travers des tempêtes comme celle de la Covid 19 (Un hôpital de province d’Ilian Metev, Ivan Cherton, Zlatina Teneva, 2022).
On retrace des histoires bulgares en enquêtant dans les dossiers de la police secrète (Je vois rouge de Bojina Panayotova, 2017), en retrouvant une émission de télévision enregistrée sur VHS (Chaque mur est une porte d’Elitza Gueorguieva, 2016), en écoutant les souvenirs d’une grand-mère qui raconte les destins croisés de ses trois petits-fils (Life Almost Wonderful de Svetoslav Draganov, 2013), en se laissant happer par le mythe inquiétant d’un dragon ou en regardant des images de propagande soviétique de la ville minière de Pernik (No Place for You in Our Town de Nikolay Stefanov, 2022).
La Bulgarie apparaît dans ses aspérités, les films nous offrent des prises pour mieux l’appréhender. La présence des cinéastes pour accompagner chaque réalisation permettra d’en apprendre encore davantage et c’est une chance immense de pouvoir tous et toutes les accueillir au Forum des images. Nous prolongerons la discussion à l’Institut culturel bulgare lors d’une rencontre avec Elitza Gueorguieva, afin d’évoquer son rapport à la mémoire, à l’exil, à l’humour et découvrir la manière dont s’imbriquent ses travaux cinématographiques et littéraires. Dans L’Odyssée des filles de l’Est, elle évoque son “bled natal, cet eldorado du yaourt et des poivrons grillés en septembre, des Amazones ou des Baba Yaga, là où on est fort en lutte et en gymnastique rythmique, où les montagnes sont majestueuses et où les retraités font la manche pour survivre.” En peu de mots, elle relève certains lieux communs qui participent à construire un imaginaire autour de la Bulgarie. Grâce à cette programmation, il s’agit d’aller plus loin, regarder autrement et mieux comprendre.
Marion Bonneau, programmatrice du cycle
Publié le 07/03/2025
Projection
05/04/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence d’Andrey Paounov.Projection
06/04/2025 à 18:00
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence de Svetoslav Draganov.Projection
06/04/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence d’Eliza Petkova.Rencontre
15/04/2025 à 18:00
Institut Culturel Bulgare
Cinéma documentaire
Depuis son premier roman, Les cosmonautes ne font que passer (Verticales, 2016), Elitza Gueorguieva convoque la mémoire. Souvent, elle entremêle...Projection
16/04/2025 à 19:30
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence d’Elitza Gueorguieva et de Svetla Kamenova (protagoniste du film).Projection
19/04/2025 à 18:00
Forum des images
Cinéma documentaire
Projection
19/04/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire
Projection
20/04/2025 à 18:00
Forum des images
Cinéma documentaire
Projection
20/04/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire
Projection
17/05/2025 à 18:00
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence de Zlatina Teneva.Projection
17/05/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence d’Eldora Traykova.Projection
18/05/2025 à 18:00
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence de Bojina Panayotova.Projection
18/05/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire
En présence de Nikolay Stefanov.Projection
25/05/2025 à 18:00
Forum des images
Cinéma documentaire
Projection
25/05/2025 à 20:30
Forum des images
Cinéma documentaire