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du 25/01/2023
au 27/01/2023
Dans le cadre du festival Hors pistes 2023 (20 janvier-6 février) : « Voir la guerre et faire la paix »
Il ne fait aucun doute que le cinéma peut et sait représenter la guerre, et sans doute cette dernière plus que la paix. Les films composant ces trois séances oscillent entre guerre et paix en prenant le parti des images tout en empruntant la voie d’une critique de celles-ci. Ils misent également sur l’anti-spectaculaire – ce spectaculaire et ses beautés suspectes qui ne cessent de peser sur les représentations guerrières.
Casque bleu et Un maire au Kosovo de Chris Marker se concentrent presque exclusivement sur la nudité et la frontalité du témoignage, de la parole après-coup pour « imager » l’expérience de la guerre. Du même Marker, Le 20 heures dans les camps entame un mouvement réflexif : dans le cadre d’un atelier, les pensionnaires d’un camp de réfugiés sont amenés à produire un journal télévisé. Ces « sujets de l’actualité » s’emparent des outils audiovisuels, formulent une représentation d’eux-mêmes émancipée des formes dominantes, échappent ainsi à l’assujettissement.
À partir d’une photographie du camp d’Auschwitz prise par un avion de reconnaissance américain, Harun Farocki compose avec Images du monde et inscription de la guerre un essai déterminant sur les conditions de la lisibilité des images. Critique et phénoménologie de l’image se situent aussi au cœur du film de remontage Atomopolis. Fabrique de l’utopie. Anna Onufriienko, Stanislav Menzelevskyi et Oleksandr Teliuk y envisagent les films soviétiques de propagande des années 1970 et 1980 faisant la promotion des villes nouvelles nées de la construction de centrales nucléaires en Ukraine. Deux mots reviennent sans cesse, résonnant tragiquement aujourd’hui : paix et harmonie.