Projection
La Fabrique des films • Aminatou Echard
Appartient au cycle : La Fabrique des films • Histoires de restaurations (automne 2022)
Le 26/09/2022
à 18h00
Tout public
Le Grand Tout
de Echard Aminatou
01h59min, France, Belgique, Niger, 2025, français, haoussa
Comment va le Grand Tout ? Demande Garba à Nicole. Le Grand Tout pour eux deux, c’est la famille, l’Histoire, le quotidien, les étoiles, les bricoles, le temps qui passe comme le vent. En plongeant dans la mémoire de Nicole et de Garba au début de l’indépendance du Niger, nous nous confrontons à la complexité du présent.
Le Grand Tout est peut être l’histoire d’une mémoire qui cherche sa forme. Une mémoire intime, d’abord – celle de la cinéaste –, mais aussi celle, bien plus vaste, d’un pays : le Niger, où Nicole, ethnologue française, blanche, et mère de la cinéaste a travaillé, a appris, a observé et questionné ce qu’elle a observé. C’est ce que fait Aminatou Echard à son tour, en partant sur ses traces, non pas pour reproduire mais pour comprendre. Nicole a laissé des archives, des images, des enregistrements que la cinéaste apporte à Niamey et met en partage à des étudiantes et des étudiants. Ils travaillent et analysent cette matière, la posture de Nicole, ses recherches : concernés par les mécanismes de domination, de colonisation et les relations entre noirs et blancs qu’ils ont en héritage. Le film avance en spirale, par à-coups, trouvailles et par retours afin que le passé trouve son écho dans le présent. Des correspondances de Nicole surgit Garba avec qui elle travaillait : signant ses courriers l’interprète, le commerçant, le menteur, l’enfant, il est l’affranchi avant tout. Il est aussi la liberté – celle que cherchent les étudiants, cette liberté entravée. La transmission ne se fait pas en ligne droite mais par tiraillements. Le Grand Tout donne peu de réponses mais trouve les bonnes questions dans le sens caché des choses, dans ce qui échappe. Chercher c’est accepter de ne pas tout saisir et lâcher prise sur ce qui semble nous appartenir. La cinéaste lâche justement, et sa voix off, expression de sa maîtrise, recule jusqu’à s’effacer. Elle cède jusqu’aux images que les étudiants tournent pour terminer le film par leurs regards. Une histoire commune vacille, pour qu’une autre puisse peut-être advenir dans les brèches.
Clémence Arrivé Guezengar
Djamilia
de Aminatou Echard
01h24min, France/Kirghizistan, 2018
Au Kirghizstan, le film part à la recherche de Djamilia, le personnage principal du roman de Tchinghiz Aïtmatov, une jeune fille en rupture avec les règles de la communauté kirghize. Nous rencontrons des femmes qui, nous parlant de Djamilia, libèrent une parole intime, nous parlent de leurs désirs, de règles et de liberté.
La cinémathèque du documentaire à la Bpi s’associe au Centre national du cinéma et de l’image animé (CNC) pour des rencontres autour de projets soutenus par l’Aide au développement renforcé de son Fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle. Ces rencontres donnent lieu à une séance de présentation d’un projet en cours, suivi de la projection d’un autre film du cinéaste.
Publié le 12/07/2022 - CC BY-SA 4.0