On Animal Locomotion
de Johan van der Keuken
00h14min, Pays-Bas, 1994
Empruntant son titre à Eadward Muybridge, le film se construit autour du mouvement physique : l’animal en locomotion, c’est le cinéma.
L’Homme à la caméra (Chelovek s kinoapparatom)
de Dziga Vertov
01h10min, URSS, 1929
La vie de la ville enregistrée par l’homme à la caméra, qui saisit une société transformée par le communisme, donnant corps à une utopie. Dans ce dernier film muet de Dziga Vertov, son art du montage, musical et quasi sonore, fondé sur des assonances visuelles, est à son apogée.
Programme
Valérie Jouve – Entre photographie et film, le langage poétique
La nécessité de porter un regard sur le monde implique une reconsidération du monde. Le documentaire, que l’on appelle de création aujourd’hui, se tourne vers la poésie, la chorégraphie pour reconstruire nos imaginaire. Ces langages nous permettent de renouveler notre façon de penser notre monde. J’ai choisi Van Der Keuken parce que son cinéma chorégraphie, joue, chante le monde plus qu’il ne le montre. Ce sont des formes, des corps qu’il nous offre. Et le film de Dziga Vertov nous emmène à questionner notre pensée trop rationnelle à travers une pensée en action. (VJ)
Après des études d’anthropologie, Valérie Jouve suit l’enseignement de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles avant de devenir photographe et cinéaste. Elle appartient à la génération de ces artistes qui, en France, se sont éloignés de la grande tradition humaniste des reportages photographiques, sans pour autant en rejeter complètement les éléments essentiels.
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Ce cycle de ciné-conférences présente des cinéastes, des écrivains, des photographes, des peintres, des artistes travaillant dans les arts documentaires (qu’on pourrait appeler les arts de l’enregistrement, pour mettre en valeur le rapport qu’ils établissent entre le monde qui nous entoure et la question du point de vue ou du point d’écoute depuis lequel il est perçu et enregistré), afin de les entendre sur les formes du documentaire, sur le dialogue entre réalité et création, sur les frictions et les échanges entre les différents régimes de représentation ainsi que sur le rôle joué aujourd’hui dans les arts par le réalisme, le sensible et la fidélité feinte ou sincère à la réalité des choses.