Parce que, comme l’a déjà dit l’artiste Nikita Kadan, « la visibilité peut sauver des vies », nous avons invité des artistes, des commissaires d’exposition et des cinéastes ukrainiens à faire entendre leurs voix pour témoigner de leur situation, de leur vécu, de leurs inquiétudes.
Cette rencontre répond également à l’initiative lancée par plusieurs groupes de professionnels de l’art et de la culture qui se mobilisent en solidarité avec l’Ukraine, et particulièrement auprès de la scène artistique, comme notamment les collectifs Beyond the post-soviet et Initiative for Practices and Visions of Radical Care et La maison de l’ours.
Plutôt qu’un débat au sens traditionnel du terme, une soirée sous forme de tribune, de séance d’écoute, d’assemblée solidaire.
Le débat se tient en anglais, avec traduction française simultanée
Initiative for Practices and Visions of Radical Care, fondée par Nataša Petrešin-Bachelez et Elena Sorokina, est née en région parisienne lors du premier confinement lié à l’épidémie de covid-19. Formée sur la base d’amitiés et de collaborations professionnelles coordonnées par Johanna Fayau et Simona Dvorak, l’Initiative se donne pour mission de réunir des recherches et des pratiques curatoriales et artistiques liées aux pratiques du care, traduit comme sollicitude et soin attentionnés. La notion de « care » est de plus en plus explicitement liée à celle de solidarité et se situe à l’intersection de mouvements sociaux, antiracistes et écologiques. Se positionnant comme une protection, plutôt qu’une contestation, elle souligne l’importance de prendre soin et d’être des garantes et garants attentifs et bienveillants de nos sociétés comme écosystèmes. Plusieurs institutions franciliennes ont entrepris, depuis de nombreuses années, un travail engagé consacré à l’ensemble de ces questions. Nous souhaitons mettre en relation ces espaces essentiels sur le plan social et artistique avec d’autres travailleurs et travailleuses de l’art et publics européens et internationaux.
Beyond the post-soviet, fondé en mars 2021, est un collectif horizontal et international qui réunit aujourd’hui plus de cinquante membres : chercheurs, chercheuses, penseurs, penseuses, artistes, curateurs, curatrices, travailleurs, travailleuses de la culture. Formé à la base comme un groupe de recherche itinérant, le collectif travaille sur et s’engage avec l’espace géographique et culturel qui s’étend de l’Europe à l’Asie centrale, par le biais de la pensée décoloniale et en incluant des formes de connaissance multiples. Le collectif a organisé de nombreux événements et sessions de travail dans des institutions culturelles en Europe, dont en Ukraine. Dès le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine, le groupe s’est mobilisé pour une action collective et coordonnée de soutien de la scène artistique locale. Aujourd’hui, Beyond the post-soviet apporte un soutien aux travailleurs, travailleuses de l’art, en Ukraine et à l’étranger, diffuse des informations et promeut la scène artistique ukrainienne, travaille à la préservation des œuvres et des archives d’artistes, et propose aussi des aides financières d’urgence.
La maison de l’ours, lieu d’expositions situé rue d’Orchampt (Paris), est une association de production et de diffusion d’œuvres d’art contemporain. Fondée par les artistes Kristina Solomoukha et Paolo Codeluppi, La maison de l’ours est née d’une réflexion coopérative lors du premier confinement afin de répondre aux besoins des artistes, des curateurs et des publics. Elle offre un espace d’échanges afin d’articuler une réflexion sur les changements opérés dans la société et dans la sphère artistique en lien avec la crise de la covid 19.
La structure définit son activité comme un outil d’action curatoriale ouvert. Elle comprend la création et la diffusion de pratiques artistiques engagées, ainsi que l’accueil d’artistes et de commissaires d’exposition sous forme de résidences.
Depuis deux ans, La maison de l’ours collabore avec une centaine d’artistes, d’étudiantes et étudiants en art, de commissaires d’exposition et de structures artistiques en France et à l’étranger. Dès le début de son activité, elle organise des expositions à Paris avec des artistes et des structures artistiques ukrainiennes.
Face à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, La maison de l’ours mobilise tous ses efforts pour coordonner l’organisation d’accueil des étudiant(e)s en art et de jeunes artistes présent(e)s en Ukraine par les structures et institutions françaises. Elle participe aussi et initie des événements afin de diffuser la parole des artistes ukrainiens en France.